Tiens-moi la main, donne-moi la main, dénude-toi, exhibitionniste, prends ma main, ne crains rien, voilà, laisse, laisse venir, main dans la main, ma main sur ton cul, ma main sur ta peau, bientôt dans ton ventre, ton ventre qui ne cesse de s'ouvrir, la main comme unique caresse, du bout des doigts ou de la peau malaxée, pianotage et abordage, sabordage du rouge à lèvres étalé sur tes joues à l'aplat de la main, et les yeux noircis de charbon sous les larmes à couper au couteau et tracer des lignes rouges dans ton dos, rouges de la ferveur de mes mains, chauffer à bloc des lambeaux d'épiderme, des lignes de vie et des traces bleuissantes, tiens, donne, prends, bois, lèche, ivre tel Bacchus aux abois, titube sous l'emprise de mes mains, mains violentes, frappe, peau violette, senteur légère et douceur de la pulpe, saveur du dedans des mots que j'étouffe, la main disposée sur ta bouche, effrontément débordant sur ton nez et le regard fiché, laisse venir les empreintes, fondaisons, ne crains rien, je te donne la main, tu n'as plus qu'à te perdre, tête-là goulûment, sanctum sanctorum, la cordée et la main donnée, l'assurance du prochain pas et le saut dans le gouffre, main dans la main, conquérants de l'inutile, la main agrippe ta roche, s'écorche et s'arrache la peau, pénètre les eaux griffant les profondeurs de ta chair, se débat à l'envie, enserre le coeur jusqu'à te rompre le corps, oublier ton nom, te pogner dans tes rêves, te foutre et te noyer de tourments et délices, nulle résistance mais jamais rien ne casse sous le désir tu te plies à ma main qui façonne, pâte malaxée, pétrie sur l'étal.
Je frappe.
Et tu cèdes sous mes mains.
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