Accéder au contenu principal

Et tu cèdes sous mes mains

 Tiens-moi la main, donne-moi la main, dénude-toi, exhibitionniste, prends ma main, ne crains rien, voilà, laisse, laisse venir, main dans la main, ma main sur ton cul, ma main sur ta peau, bientôt dans ton ventre, ton ventre qui ne cesse de s'ouvrir, la main comme unique caresse, du bout des doigts ou de la peau malaxée, pianotage et abordage, sabordage du rouge à lèvres étalé sur tes joues à l'aplat de la main, et les yeux noircis de charbon sous les larmes à couper au couteau et tracer des lignes rouges dans ton dos, rouges de la ferveur de mes mains, chauffer à bloc des lambeaux d'épiderme, des lignes de vie et des traces bleuissantes, tiens, donne, prends, bois, lèche, ivre tel Bacchus aux abois, titube sous l'emprise de mes mains, mains violentes, frappe, peau violette, senteur légère et douceur de la pulpe, saveur du dedans des mots que j'étouffe, la main disposée sur ta bouche, effrontément débordant sur ton nez et le regard fiché, laisse venir les empreintes, fondaisons, ne crains rien, je te donne la main, tu n'as plus qu'à te perdre, tête-là goulûment, sanctum sanctorum, la cordée et la main donnée, l'assurance du prochain pas et le saut dans le gouffre, main dans la main, conquérants de l'inutile, la main agrippe ta roche, s'écorche et s'arrache la peau, pénètre les eaux griffant les profondeurs de ta chair, se débat à l'envie, enserre le coeur jusqu'à te rompre le corps, oublier ton nom, te pogner dans tes rêves, te foutre et te noyer de tourments et délices, nulle résistance mais jamais rien ne casse sous le désir tu te plies à ma main qui façonne, pâte malaxée, pétrie sur l'étal.


Je frappe.


Et tu cèdes sous mes mains.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

PornographieS

 Texte écrit pour le thème du mois de juillet 2024 "Pornographie" du groupe fetlife "Passion Écrire" ---------------- # Porno \pɔʁ.no\ Adjectif. Relatif à, qui appartient à la pornographie ou à l'extrême violence. Caractère obscène d'une oeuvre d'art ou littéraire. Nom masculin. Film pornographique ou d'extrême violence. Représentation (sous forme d'écrits, de dessins, de peintures, de photos, de spectacles, etc.) de choses obscènes, sans préoccupation artistique et avec l'intention délibérée de provoquer l'excitation sexuelle du public auquel elles sont destinées Porno vice, porno star, sur le canapé les yeux ébahis. Je veux voir. Voir ce qui ne se voit pas. Toujours regarder, sans plus cesser. Des hommes, des femmes, des cris et des râles, simulés, amplifiés, réels, au-delà de l'écran, le néant, l'anéantissement de toute volonté. Le néant qui dévore sans fin, qui te mène en bordure de toi, qui t'empare et te désempare. Panti...

Je veux sucer

 J’aimerais sucer ma bite. Elle est douce, sa taille est sobre, elle est chaude et la caresser fait fleurir en moi toujours une sorte de quiétude, d’abandon serein et parfois d’excitation fiévreuse. Elle tient dans le creux de ma main. Le pourtour du gland est délicatement ourlé, il prend de l’ampleur après avoir joui. Elle m’apparaît démesurée dans le désir plein, lorsque je ne veux qu'une chose, jouir à n’en plus pouvoir. À la base du gland, le frein est formé d’un amas de chair, tendre et malléable, héritage de l’enfance et de la circoncision tardive, petit amas de chair aux sensations fulgurantes. Queue sensible à la moindre émotion. Je me saisis parfois du frein et le tire pour emporter toute ma chair. L'entrée du conduit urétral est une invitation à fourrer une langue. Lorsque la fièvre me prend c'est mon petit doigt que je viens parfois fracasser dans mon gland, l’aplatissant par le haut. Forcer le passage n’est pas une veine masturbation, dans ce délire là, quand il...

Deux peaux

 Deux corps exténués par la longue journée de marche. Ils ne se sont pas mélangés sur le chemin, se frôlant par instant, se touchant par accident aussi, s’éloignant, se retrouvant, tanguant au gré des pas, pris par la houle du mouvement. Deux corps, deux êtres singuliers, différents, se reconnaissant sans trop de mots et se trouvant par instant, se rapprochant pas après pas, le temps s’écoule en nuages, en pluie, en forêt d’eucalyptus, en chatagnier séculaire, en paroles confiées, en moments de vérité. La pluie tombe, sous l’abri, ils se plongent, prennent soin dans l’allongement du jour, l’un de l’autre. Del cielo cae agua. Lluvia poderosa. Lavame lamente con agua fria. Y saca la pena de mi memoria. Deux corps l’un contre l’autre après une journée sous les nuages au bonheur de trouver les choses belles, simplement belles, possibles, souhaitées, sans trop de mots. Dans l'alcôve, bercé par le fracas des vagues sur la plage, dans la chaleur réconfortante de la chambre, une peau contr...