L'un contre l'autre, assis dans le salon. Lumières éteintes. Quelque chose comme trois heures passées minuit. Les lueurs de la vie. Les solitudes choisies, subies. Tes mains qui me massent, nous apaisent. Le dos se dénoue. La colonne s'abandonne. Je sens ton envie. La mienne naît ainsi de la tienne. Je ne dis rien. Je ne suis pas même certain de le vouloir. Pourtant je le veux. Mais je crains l'après. Est ce que cela effacera l'avant ? Est ce que cela effacera le dernier mois ? Ce serait plus simple, mais je ne veux pas que cela efface. L'amnésie et l'oubli pour ceux qui craignent. Je suis capable de cela. Mais je ne veux pas. Alors tu demandes. Je dis oui, j'ai envie. Je ne sais pas si c'est une bonne idée, je ne sais pas si cela compliquera plus encore. Je dis cela, et je dis j'ai envie. Et tes mains continuent à glisser sur ma peau. Et tes seins, et ton ventre, et ton bassin, collés contre mon dos. Je bande. Depuis longtemps déjà. Depuis que j'ai senti ton désir, ton envie, après les douces minutes à apaiser la peau. Tu sais. Je sais. Tes doigts agacent la pointe de mes tétons. Et moi, habile à tes doigts je deviens pâmoison. L'afflux de sang dans mon gland et déjà le désir, le foutre prêt à s'écouler. Je prend la main posée sur mon torse. Je laisse la main sur le sein. J'apporte ta main sur ma gorge. Je te demande de serrer. Je veux que tu serres. Je veux me sentir étouffer. La tête qui se brouille. Les yeux torpeur. La chair et l'âme offerte. Serre. Tu as peur de mal faire, de faire mal. Alors je pose ma main d'homme sur ta main de femme et moi je serre. L'abandon violent est là. Je voudrais que tu mordes. Je voudrais que tu lèches. Je voudrais sentir tes dents s'enfoncer dans ma chair. Résister. Soupirer, murmurer, gémir, tenir le plus longtemps. Serre. Serre ta main. Lèche, mords, serre. Je m'éloigne de ta chaleur et je fonds ma langue entre tes cuisses. Toi qui n'aime pas cela. Je ne te demande pas. Je vais là où le désir est. A genoux face à toi. Tes mains reviennent sur ma gorge. Tu serres peu. Je te veux plus forte autour de ma gorge. Mon sexe est gorgé de foutre et je veux jouir. Nous sommes là amants. Trop rarement amants. Nous sommes là à ce que nous avons perdu depuis longtemps. Dans le désir. Dans l'instant. Mon foutre s'étalant sur ton ventre. L'instinct. Ta main étalant mon foutre. Première. Les amants d'un instant. Un répit dans la nuit. Un répit.
Hier, je suis rentré du chemin retrouver les miens. Douze jours loin d'eux. Douze jours sur mon chemin. Cette année, j’ai passé sur le chemin dix jours seul, et j'étais merveilleusement bien. Cette année, j'y ai passé aussi pour la première fois deux belles journées et deux nuits fauves toutes particulières, et c'était naturellement et vicieusement merveilleusement bien, j'étais bien avec elle. J'étais bien avec toi. C’était bien d’Être avec toi. J’ai débuté ce chemin, il y a treize ans après une crise profonde au sein de mon couple. Pendant ces treize ans, je crois pouvoir dire être devenu l’homme que je voulais être. Nous avions à cette époque, douze années de vie commune derrière nous et une petite fille de deux ans. J'avais tellement vécu pour toi et pour les autres que je ne savais pas qui j'étais. Depuis, si ce n’est l'année de naissance de mon fils il y a dix ans, deux années calédoniennes, et deux années sous cloche sanitaire, j’ai arpenté ...
Un répit entre l'avant et l'après d'une douce violence
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