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This monkey's gone to heaven

Je les ai regardés jusqu'à la page 76 sans chercher à intervenir. Quelque part, c'était assez drôle d'avoir en plus des mots les images formées par Nicholson, d'être à la fois en dehors de son être de papier et tout en même temps totalement en dedans des pensées développées par Arno Strine. J'ai découvert ce roman au début de mes 20 ans. Il faudrait que je le relise pleinement aujourd'hui, à la lumière de l'évolution du monde, de l'attention au consentement, de ma conscience de mon propre voyeurisme, voir si je plonge aussi abruptement qu'à sa seule et unique lecture il y a peut-être vingt cinq ans, ou voir si je m'en détache. En attendant, j'ai pris plaisir à observer le petit manège d'Arno dans la bibliothèque. Il a vu le titre du livre que la grande femme devant lui empruntait, "*Nue sous mes vêtements*" et le petit diable innocent s'est mis à imaginer, fantasmer et se remémorer de plus belle. Je n'ai pas attendu davantage. Les essais clownesques de la page 77 ne m'intéressaient guère. Je les ai donc quittés tous deux pour les retrouver sur le quai de la ligne C, en direction de Riverside, à l'arrêt Science Park. Je rêvais un peu à la couleur de la ligne de métro, ne connaissant que peu de choses de Boston si ce n'est vaguement les couleurs de leur franchise, les Celtics et leur légende Larry Bird. Pourquoi ai je retenu le nom de cet homme moi qui ne m'intéresse pas au basketball ? La bonne bouille du gars ? Son nom de famille ? Pour le coup, en songeant à la couleur de cette ligne de métro, je me disais que cette couleur seyait bien à cette ville. Je continuais à m'interroger sur la signification du "T" majuscule qui symbolisait ce réseau métropolitain. La réponse semblait évidente, T comme Transport me disait ma petite voix qui crois tout savoir. Pourtant, la réponse ne me plaisait pas. J'en aurais préféré une autre. Bon, bon, concentrons nous un peu, sinon je risquais de manquer mes êtres de papier et les voir partir sans moi dans le prochain métro. Il n'y avait pas grand monde sur le quai. La mode était celle du début des années 90. Nicholson n'avait pas passé beaucoup de temps à imaginer ou se remémorer ce quai-là. Les décors étaient à l'approximation. Alors je complétais un peu le paysage et les décors à ma guise. Un jour, je prendrai peut-être cette ligne pour de vrai, et pourquoi pas ce livre à la main, relisant les mêmes lignes que je m'apprête à vivre en spectateur. Pour l'heure, j'attendais leur arrivée, comparant le quai d'une station de métro américaine, à celle d'une parisienne ou encore d'une tokyoïte. Malgré mes digressions silencieuses, je n'eus heureusement aucun mal à les voir approcher. Arno est apparu d'abord tandis qu'il avait déclenché le Point d'Orgue, cet arrêt de l'univers maîtrisé par sa seule pensée. Ensuite le mouvement des gens à repris. Et elle nous est apparue à lui comme à moi. Une femme tout à fait belle avec ses rondeurs et son corps massif, son charme discret, douce dans l'attente, ses épaules dénudées, constellées de petites taches, sa chevelure rousse, sa mise en pli très middle class pour l'époque. Pensait-elle au livre qu'elle venait d'emprunter ? À la soirée à venir ? Au fait qu'il lui fallait lire cet auteur américain qualifié d'intello et qui surprenait la critique après la publication de son dernier livre très sexuel, *Vox* ? Nous nous sommes tous installés dans la rame de métro chacun avec nos chemins de pensées, eux assis, moi debout. Mon regard a croisé le regard de la femme. J'ai esquissé un sourire et son regard à glissé sur moi, sans me voir. Lui, focalisé sur elle. Moi, sur eux. Elle, nous ne savions où. Puis je l'ai regardé utiliser le Point pour disposer sur elle le sextoy de façon qu'elle n'en ressente tout simplement pas la présence lorsque celui-ci n'était pas actionné, un exercice savant, lent et nécessitant beaucoup de précisions au vu du regard concentré et des gestes précis et tendres d'Arno. Une fois le dispositif du sextoy bien en place, son expérience sensorielle et non consensuelle pouvait débuter.


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Page 78 - Le point d’orgue, Nicholson Baker, 1994. Titre original “The fermata”.

 


"[...] *En arrêtant six ou sept fois le temps, j’ai augmenté progressivement le niveau de vibration. Je l’observais en faisant semblant de lire. A un moment, elle a eu une expression manifestement de plaisir, et discrètement elle a baissé la main vers son bas ventre pour vérifier ce qui se passait (il n’y avait personne près d’elle) : juste avant qu’elle aie pu sentir la forme du sextoy étranger, j’ai arrêté le temps et je l’ai enlevé. Rassurée de constater qu’il n’y avait rien, cette belle, femme, grande, forte et charpentée, s’est appuyée au dossier et, quand j’ai eu réinstallé l’appareil et accéléré graduellement les vibrations, alors que le train accélérait entre Copley et Kenmore, elle s’est laissé aller, les mains posées sur le dossier du siège en face d’elle, et la tête appuyée contre la vitre obscure de la fenêtre. Elle voulait donner l’impression qu’elle était perdue dans des souvenirs un peu tristes et calmes venus d’un passé lointain et que ses pensées étaient accompagnées par une bande son de chants grégoriens, mais sous son apparence de paix intérieure, je pouvais lire la présence du pétillement sexuel. Elle a écarté les lèvres très lentement, elle a ouvert ou entrouvert la bouche : ses lèvres ne se touchaient plus qu’au milieu, où elles étaient plus lourdes. J’avais abandonné mon livre, incapable de m’empêcher de la regarder directement. Le rythme du train semblait dire "appétissant appétissant appétissant". [...] Au moment où je faisais repartir le temps après avoir monté le vibromasseur papillon au maximum, elle a remarqué que je la regardais et nos yeux se sont rencontrés et sont restés fixés les uns aux autres comme des lasers ; j’essayais de lui dire du regard que je comprenais comme c’était bon, malgré ses efforts désespérés pour se contenir, que j’étais le seul dans le train qui voyait ce qui lui arrivait, que j’étais très touché d’en être le témoin et que je ne montrerai à personne ce qu’elle me laissait voir. J’ai fait un signe de tête en fermant les yeux puis je l’ai regardée de nouveau : je donnais mon consentement à son orgasme qui approchait. Elle a détourné les yeux, regardé les petites annonces d’agences de travail temporaire au dessus des vitres, puis elle m’a regardé de nouveau et j’ai vu les dents de sa mâchoire inférieure passer devant celles de sa mâchoire supérieure, ses yeux s’agrandir et devenir plus sombres et plus pleins - et (j’en suis presque sûr) elle a joui. Elle a pris une profonde respiration, elle a réuni ses cheveux dans son index replié en forme de O pour les relâcher aussitôt, puis elle a baissé la main vers ses jambes et j’ai dû déclencher le Point d’orgue pour lui enlever le Papillon, l’essuyer (avec plusieurs kleenex) et le remettre dans sa boîte [...]. Le temps est reparti et je lui ai souri de nouveau d’une façon stupide et elle m’a rendu mon sourire en hésitant, sans bien savoir comment s’expliquer ce qui venait d’arriver. A l’arrêt de Chestnut Hill, elle s’est levée et est passée devant moi. Je lui ai dit “Excusez moi” et "… je lui ai tendu une enveloppe avec dedans* [...]


Fin de la page 80

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Il a fallu que j'interrompe le fil du récit, je n'avais pas envie qu'Arno, notre narrateur lui offre dans cette enveloppe le fameux papillon qu'elle avait porté sans le savoir entre ses cuisses et qui lui avait procuré cet orgasme si tendrement dissimulé. Je préférais qu'elle n'imagine rien de ce que notre héros voyeur avait pu faire à son insu. J'ai donc, en plus du personnage de la vicieuse femme que j'avais semée silencieusement et secrètement entre les lignes de cette scène ferroviaire, c'est à dire entre les stations Arlington et Copley, interrompu le récit pour, sans que Arno ne puisse voir mon tour de passe passe, enlever le sextoy de l'enveloppe et le remplacer par un mot que je venais d’écrire, un simple “*Merci*” en français dans le texte. J'ai ré-enclenché le récit et, cette fois, je décidai de rester parfaitement spectateur et voyeur. Quelles que soient les turpitudes qu'Arno allait sans aucun doute subir grâce à l'inconnue littéraire que j'avais cachée dans le décor du narrateur, je ne modifierai pas ce qui devait advenir. Je me régalais par avance de ce que la scélérate héroïne de papier issue de mon propre imaginaire, glissée plus avant dans le roman de Nicholson Baker, allait bien pouvoir créer aux environs de la page 80.


Action !


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Page 80.9-¾-


… La femme Papillon est restée figée sur le quai, le regard perdu, mon enveloppe non décachetée à la main, puis marchant un peu, elle a emprunté le premier escalier en disparaissant totalement de ma vue, avant que mon train ne reprenne sa marche.





J'ai observé son petit jeu. Moi aussi je possède le Point d'Orgue, cette faculté d'arrêter le temps. Je l'ai regardée, elle. Lui. Je l'ai vu arrêter le temps, s'en jouer pour la déshabiller sans que personne ne puisse le voir, pas même elle, je l'ai vu disposer le sextoy en forme de papillon. J'ai regardé, cachée dans mon coin du wagon. Le regard fixe, le visage faussement plongé dans mes rêveries. Mon walkman en mode play et les Pixies plein les oreilles. "Where is my mind. Wave of mutilation.  Is she weird ? Alec Eiffel. The sad punk*. Ça m'a donné le crocs cette musique, surtout les deux derniers titres, et de voir ce mec tout à fait normal en apparence, presque doux et un brin intello, se jouer de cette femme innocente et inconnue. Ça m'a donné les crocs et ce serait mentir que de dire que je n'ai pas aimé ce spectacle. Je m'en suis même délectée. Ce n'est pas la première fois que je croise un détenteur de Point d'Orgue. Eux ne parviennent jamais à me voir. Ce sont toujours des hommes. Ils croient toujours être les seuls, je suis persuadée qu'ils ne se sont jamais posés la question. Suis-je le seul ? Y en a t il d'autres ? Peuvent-ils me voir ? Peuvent-ils arrêter mon temps ? En fait, je le peux. Peut-être parce que je suis une femme. Je ne sais pas. Je peux arrêter leur temps sans qu'eux ne puissent arrêter le mien, ça je le sais. Croyez-bien que je vais savourer. Je savoure déjà.


Elle est partie. Troublée. C'était un joli spectacle. Rien d'embarrassant, c'était même beau de voir cette vague de plaisir la submerger, déceler le moment où elle lâchait prise, où elle acceptait ce que son corps lui dictait sans pouvoir en comprendre la source, , deviner son orgasme l'engloutir dans les profondeurs sans trop de démonstration en surface. Une main qui se crispe, les muscles du bras qui deviennent saillants, la mâchoire qui se fige et les lèvres qui deviennent des pétales rouges et ouverts dans la tempête. J'aurais pu croire deviner le battement de son cœur en plongeant mon regard dans ses lèvres carmin, gorgées de sang, irriguées par le cœur. Lui ? Lui, était doux, doux dans son regard, doux, et vicieux à l'intérieur. Ils sont toujours comme cela. Moi je peux être douce, je suis toujours vicieuse, bien plus vicieuse qu'eux, et donc parfois moins douce que ces hommes. J'ai regardé son entrejambe souvent, j'ai deviné son membre gorgé de sang, bien plus tendu que les lèvres de la femme papillon.


A un moment, sa main s'est attardée sur le tissu de son pantalon, pressant de la paume de la main la couture de sa braguette. Il n'a pas insisté, il a su résister. J'ai essayé de voir de ma place le sexe de la femme quand il utilisait le Point, mais il s'interposait entre elle et moi. J'ai du utiliser mon pouvoir pour pouvoir m'approcher et plonger mon regard dans ses abymes, un sexe charnu, aux lèvres proéminentes, de couleur sombre sur les frondaisons, contrastant avec la blancheur de sa peau, un pubis à la toison bien fournie, un parfum de safran enivrant. Lorsque le temps s'arrête, les gens ne cessent pas de respirer. Je me laissais presque bercer par le mouvement qu'imprimait son ventre sur son sexe, entre chaque inspiration et expiration, je voyais son sexe respirer. J'avais envie de toucher, de sentir, de lécher. Le train est reparti. Il s'est assis à nouveau. Et là, je vois bien à la bosse que fait son pantalon à pince qu'il bande bien dur et bien droit. A mon tour de jouer. Mon Point d'Orgue. Tout se fige et lui aussi encore. Je m'approche, la chanson *Monkey gone to heaven* bien calée au creux de mon ventre. Je le respire, son parfum, je cherche à déceler son odeur, sa véritable odeur, celle de l'animal derrière le parfum que je trouve raffiné, celle de l'homme excité derrière les quelques traces de savon à la verveine que je décèle derrière celles du parfum de marque. J'essaye de renifler son excitation, de voir comment elle se marie avec celle de la femme. J'aime jouer, rentrer dans ces détails, me glisser dans les plis de l'insondable. Cela m'excite et me trouble absolument. C'est là que je glisse ailleurs, totalement. Parfois c'est lorsqu'un homme attrape en une poignée rude mes cheveux et les tire. Alors je ferme le yeux et, instinctivement et instantanément, je suis deux mouvements, la soumission et l'absolue disponibilité pour les choses du sexe. Mais cela dépend de l'homme. Toujours, c'est en me faufilant secrètement dans les odeurs, là je sombre et m'abandonne à mes vices.


Tout compte fait, il a de jolies lèvres ce salaud. Je les lèche de la pointe de ma langue. Sa bouche est entrouverte et je touche la pointe de sa langue inerte de la mienne. Cela m'excite furieusement. Sa bouche a le goût du café. J'aime lorsque les bouches ont des goûts. Je baisse pantacourt et culotte qui tombent sur mes chevilles. Il est assis, les coudes sur ses genoux, les mains ramenées sous son menton. Il se remémore sans doute la scène passée. Il est parfaitement installé ainsi.

Je dispose mes mains derrière son crâne, je me hisse sur la pointe des pieds, et je plaque sans aucune douceur son visage dans les profondeurs de mon entrejambe. Un peu comme si, homme, je lui baisais la bouche en forçant le passage. Mon sexe a une odeur très forte quand je suis excitée. J'ai même vu certains de mes amants en être surpris, parfois un peu répugnés, d'autres plus nombreux en être pleinement conquis. Je me frotte pour me donner du plaisir. Je me branle littéralement sur son visage. *This monkey's gone to heaven*, s'échine à répéter Black Francis. Frottant de bas en haut et de haut en bas. Cela m'électrise totalement, me jouer de lui, en faire un objet, mon sextoy grandeur nature, sans libre arbitre. *This monkey's gone to heaven*. Je m'en branle d'autant plus fortement, j'en mouille d'autant plus encore. *This monkey's gone to heaven*. Et je suis toute proche de l'orgasme quand je trouve la force d'arrêter ce jeu masturbatoire, pourtant fort plaisant. Je regarde son visage, il est humide, il sent à plein nez le stupre. Je regarde plus près ses joues, son front, son nez, son menton, ses sourcils. Je détaille les petites traces de moi toutes humides laissées ça et là. Une nouvelle image me vient, me branler contre ses oreilles. Peut-être entendrait-il mon océan ? On pourrait croire parfois à des traces de doigts étalées. J'approche ma langue pour lécher ses lèvres et me goûter un peu. Je reprends un peu mes esprits. Je me rhabille. J'ai encore envie de me frotter, mais je veux voir sa réaction.


Alors, une fois installée sur mon siège dans la position dans laquelle je l'avais quitté, je réactive le cours du temps. Il ne comprend pas tout de suite. Je vois son visage se transformer lentement, d'abord surpris de l'odeur, cherchant autour de lui la source de ce sexe qui s'est fait envahissant. Et puis, je vois ses mains qui bougent, ses doigts qui touchent son visage, ses doigts qui recueillent mes traces, qui vont à ses lèvres, ses doigts coutumiers qui le surprennent et qu'il goûte. J'aimerais bien pouvoir me découvrir ainsi, avoir la conscience de me goûter pour la première fois et savourer. La surprise semble se muer en lui en une sorte de curiosité. Comprend-il ce qu'il s'est passé, se doute-t-il être la victime d'un détenteur de point d'orgue ? En tout cas, ses mains parcourent maintenant  avec une certaine avidité son visage, il sent ses mains de longs moments, le nez enfermé dans le cocon qu'il forme autour de son visage. Mon excitation grimpe un peu plus. Il se met à regarder chaque visage du wagon, le mien aussi, sans s'arrêter. Je crois que je commence à comprendre le bougre. Il doit imaginer ce que chaque personne pourrait lui offrir, autant de moments de sexe volés que de personnes présentes. J'ai envie. J'ai très envie. Très, très envie. Le train approche de la station Newton Center. Il se lève de son strapontin. Désormais adossé contre la paroi du train, il éloigne de son visage ses mains pleines de mon sexe.


J'anticipe ce qu'il s'apprête à faire. Je choisis de faire entrer là à nouveau mon Point d'Orgue avant qu'il ne déclenche le sien. Je fonds sur lui tel un rapace, je déboutonne son pantalon, le tissu s'échoue sur ses chaussures de cuir. Se dévoile devant moi une vision qui m'arrache un sourire de surprise, presque attendrie. Il porte un caleçon de tissu vert bouteille avec des motifs Droopy, des Droopy qui ne parviennent pas à cacher l'immense bosse qui pointe sous les boutons vert. Je ris de savoir l'homme obsédé et voyeur ainsi innocemment vêtu en dessous. Mais cela ne me dévie pas de ma cible. Je tire sur son caleçon et un sexe épais, décalotté, doté d'un gland étonnamment fin au vu de la proportion de sa base, se met à jaillir pointant tel un ressort vers le ciel. Je lui enfourne la bite dans ma bouche et je me mets à le sucer, prise d'une grande ferveur, morte de faim, morte de sexe, j'enfonce son sexe au plus profond de ma gorge, cherchant à toucher de mes lèvres la peau de son bas ventre. Son sexe se gorge un peu plus de sang, il est chaud, il est doux, je le vois rougir, je vois son petit gland pointu grandir en taille. Il est temps de passer à l'étape suivante. Me plaçant devant lui, dos à l'homme, le pantalon et la culotte une fois de plus sur mes chevilles, les mains posées sur mes cuisses, je me positionne avec un certain savoir-faire devant sa queue tendue. Je glisse mon bras entre mes cuisses et saisis d'un geste sûr son gland d'un cercle formé par mon index et mon pouce.


Ainsi crocheté, je présente la queue à ma vulve humide et poisseuse, l'y ancre délicatement et une fois certaine de l'avoir bien mise en moi, je me mets à l'enfourner totalement dans mon sexe, jusqu'à ce que cette queue vienne butter sur le col, très loin en moi, et que la base de son sexe m'élargisse si pleinement. J'en suffoque presque, ce tel plaisir de prendre ce sexe de tout mon sexe. Je fais des bruits de gorge qui sans nul doute n'ont habituellement pas leur place dans une rame de métro. Sous la pression de mon cul heurtant son pubis, son centre de gravité a basculé légèrement en arrière de sorte que le voici bien calé contre la cloison du métro. Je peux désormais commencer mes vas et vient sous les regards figés de ces hommes et de ces femmes, jeunes ou vieux, beaux ou laids, maigres ou gros. Je me baise et m'empale, je me prends et le baise. La queue est parfaitement adaptée à mon sexe, ma vulve l'enserre à ne plus jamais le lâcher. Je me penche le plus possible pour regarder son sexe disparaître en moi. C'est terriblement bon. Je commence à perdre pied totalement. Je continue d'imprimer le rythme, cela devient rude, cela devient brutal, mais je continue encore, encore. Ma mouille devient de plus en plus liquide et je crois m'oublier quand de larges flaques viennent se répandre sur mes pieds et sur ses chaussures de cuir, humidifiant l'ourlet de son pantalon de costume.

Je répète de plus en plus fort "*Mais quel pervers ! Quel pervers ! Quelle perverse !*" Je ne sais pas si je parle de lui ou de moi. Les mots glissent, pervers, perverse, perverse, et la musique en boucle *Then the devil is six, then the devil is six, and if the devil is six, God is seven, God is seven*. Je finis par pousser un cri rauque, comme un long feulement, une plainte sourde qui explose et retentit. La déflagration totale de tout mon être me fige enfin. Je reste ainsi, plantée sur lui de longues secondes, refusant à jamais de bouger, jusqu'à ce que mes muscles viennent à se rappeler à moi en se tétanisant peu à peu.


J'ai chaud, je transpire, mon visage est pris de sueur et mon ventre aussi. Je me retourne, je saisis son sexe et je le branle énergiquement avec la main. Accélérant le geste, serrant le sexe, bougeant frénétiquement mon poignet, jusqu'à le sentir tout proche de l'explosion, tout proche, au bord, à la lisière du point de non retour. J'ai bien profité de ce petit pervers et mon regard irradie le vice. Je me rhabille sans tarder, sors de ma poche un petit anneau élastique muni d'un système de vibration. Je le dispose juste sous le renflement du gland. L'élastique joue à plein. Je n'ai jamais vu un gland aussi cramoisi, d'un rouge prune qui en dit long sur l'état de tension que l'homme subit sans conscience. Je referme la braguette de mon voyeur sur les facétieux Droopy. Je mets le monde en mode on. Le vibromasseur aussi. L'homme fait mine un instant de détacher son cul de la paroi du métro mais se fige subitement avant d'être ramené en arrière, les muscles contractés. Le regard exorbité, affolé. Les portes s'ouvrent. Je le vois qui grimace, pris en traîtrise, les muscles de son visage se raidissent. Son sexe explose, je le sais. Il pousse un petit cri qu'il peine à contenir. Une de ses mains se crispe sur la main courante, l'autre se place devant sa braguette. Tous les regards inquisiteurs des voyageurs convergent vers lui, outrés, amusés, interrogatifs, ahuris, curieux, envieux, le tissu de son pantalon à pince est humide à l'endroit de sa braguette. Je passe devant lui, lui adresse un clin d'œil et un baiser narquois. Les portes se ferment. Je regarde partir le métro, un grand sourire sur les lèvres. Lui ne sait plus où se mettre. Quel pied cette jour... 


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_ Tu t'es levé bien tôt ce matin Raphaël. Mal dormi ?

_ Ma nuit a été écourtée une fois de plus par mes cervicales.

_ Désolée mon Amour...

_ Ma foi… tu n'y peux rien, et puis cela m'a permis de profiter de la fin de nuit pour clôturer mon texte pour le thème de juillet 2023.

_ Quel est l'objet du thème ?

_ C'est assez ludique, mais pas si simple. il s'agit d'intervenir dans une fiction littéraire pour faire glisser l'histoire initiale dans une dimension disons plus… sensuelle, ou… sexuelle.

_ Une sorte de livre dont vous êtes le héros ?

_ C'est un peu cela, oui, mais sans remplacer le héros.

_ Tu me feras lire ?

_ Mais oui ! D'ailleurs, et toi ? Cela ne te dirait pas de pervertir un héro de ton choix ? Genre Jondalar dans les Enfants de la Terre ? Jean-Baptiste Adamsberg ? Ah, oui ! Je sais !! Je sais !!! Pervertir le Raphaël de Carla Bruni, quatre consonnes et trois voyelles. Je la regarde avec un grand sourire de pitre. Un sourire né sur son visage.

_ Allez, arrête de dire des bêtises, et vient mettre la table du petit déjeuner, j'ai faim. Et tu sais bien que je ne peux rien pervertir le ventre vide…

_ Oui, remplissons donc dès à présent de douceurs la tendresse de ton ventre. Le paradis viendra en temps voulu.

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