Ce soir le vent redouble d'effort. Personne n'ose sortir. D'abord il est trop tard. Ensuite, seuls des inconscients insomniaques oseraient se glisser dehors sous pareil temps. Les volets des maisons sont fermés. Il y a dans le ciel noir à peine quelques étoiles, des traînées de fumée qui s'étiolent à grands traits, traces mi blanchâtres à la lumière de la lune, mi jaunâtres sous l'éclat des réverbères, puis plus rien. Plus rien que le grand vacarme, d'un géant invisible arrachant et déchirant en vif craquements les grandes branches de son immense hargne. Plus rien que le grand vacarme du vent d'Ouest hurlant et sifflant sa rage à tous les vents. Plus rien que le grand vacarme des feuilles qui bruissent comme des cigales stridents et métalliques. Sur la place, Notre Dame la Grande fait figure de proue. Des rats traversent les pavés pour se réfugier à l'abri avant ce qui semble être la fin du monde. Un chat noir reste tapi sous une voiture malgré la cavalc...