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Affichage des articles du avril, 2014

Sur ma langue

J'aurais aimé que ces lignes soient celles issues de ma main, elles le sont en partie, mais ma partie était avec le talent en moins. Dans l’encre de ma langue, J’égrène les mots. Immobile, j’accueille leur musique - Libres. Les mots. S’invitent, s’inventent sous ma langue. Attachés, détachés comme coupés à la grappe Pour saigner à ma bouche, égrainés - Libres. Les mots. Résonnants, sur ma langue En vires, en courbes, en falaises. Entre dents, comme sifflés sur la lande - Libres. Et je plonge En  leur cœur - Poète.

Le grand bassin

Le grand bassin corps qui flottent nagent s'ébrouent Aux regards torves sous l'apparence des bonnes manières Les pieux se dressent cachent se dressent sous les yeux se cachent sous l'eau Les corps s'agitent heurtent, s'évitent Dans les têtes l'amas des chairs Les bites qui enflent plongent creusent Les cons qui suintent mouillent miellent Tous reliés par les grandes eaux du grand bassin

L'attente est nôtre

L'âge donne l'avantage du temps. Plus celui-ci s'écoule, plus le sable fin passe la taille du sablier et plus chacun de ces grains en vient à être décomposé, disséqué, démultiplié. Avec quel surcroît d'attention attend-on le dernier grain qui viendra achever la pyramide? Plus celle-ci aura pris son temps et plus son achèvement sera attendu avec émotion. Voilà des années que je t'écris Karine, des années et pourtant je ne sais que trop peu de choses à mon goût. Peut-on connaître une inconnue alors que l'on ne connaît toujours que trop peu ceux qui nous entourent ? Puis-je te connaître alors que je ne me connais pas suffisamment moi-même. J'attends. J'apprends. J'apprends et le temps est mon compagnon. Les puzzles sont affaires de patience et sans doute de méthode. Se presser reviendrait à terminer l'assemblage de milliers de pièces en une trop petite volée de minutes. Quel en serait le plaisir ? Celui d'aller plus vite que tous les autres ?