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Affichage des articles du décembre, 2007

Prédation

La nuit tombe. Les ombres loin d’être oppressantes se font apaisantes. La lune m’éclaire de toute sa magnificience. Astre éloquant et troublant, prompt à illuminer mes nuits pour libérer mon autre. Son aura scintille sur les flots tortueux de ce fleuve capricieux. Ses méandres m’accaparent et m’enveloppent, je me perds dans ses eaux. Aucune angoisse, je sais où cela me mènera, je me laisse faire, confiant. Elle me transporte, me caresse, m’effleure, détend mes chaires, me délivre de toute contrainte. Je suis offert à mes songes, enfin. Je chemine en terrain connu, mon territoire, prêt pour la chasse aux rêves. Mes pas se font félins, mes sensations s’aiguisent, impression étrange de faire corps avec chacun des éléments qui m’entourent, sensation curieuse de connaître les désirs enfouis de ces femmes lunes. Mes pensées se détachent, leurs volutes me happent, ensorcellement, elles et moi réunis. Il n’y aura pas d’incantation, aucun djinn à corrompre car chacun connaît son rôle. Des

Cadre

Définition du mot CADRE : Substantif masculin dont l’idée dominante est celle de délimitation. A nouveau laissez vous conquérir, soyez ma soumise, ma Lilith. Objet délimitant ou tout autre objet qui protège et décore. Je circonscrirai nos rêves pour à nouveau m'imiscer entre vos songes.   Moulure saillante, unie ou décorée de sculptures, entourant un motif ou simplement un panneau uni. Dessinons notre carte intime, une boussole, un sextant, je serai votre guide.   Assemblage de pièces rigides constituant l'armature de certains objets servant de bordure ou de support. Vous serez mon patchwork, je vous composerai, vous soutiendrai, rigide ou permissif. Bâti en bois de forme rectangulaire, placé dans les ruches pour contenir les rayons des abeilles. Redevenez ma reine, prisonière de ma ruche, butinez moi tendre mutine.   Châssis rectangulaire en bois ou en tubes métalliques, suspendu à ses extrémités, recouvert de forte toile, servant de couchette.

Cascade

Une nuque, une natte, reflets cuir Deux lignes Une femme, sur sa peau, étincelle Deux fils Une amarre, port royal, vague nue Deux temps Une attache, vers le bas, ondoyante Deux tresses Une danse, enlacée, envoûtante Deux mondes Une chute, vers les reins, couleur craie Deux lunes Un regard pour jauger, détailler, imager Deux flammes Une effluve, délicate, entêtante Deux pas Une bataille, nul perdant, corps à corps Deux ondes Une extase, apaisante, délivrance Deux êtres   Un homme, une femme, éternel recommencement   Deux aimants, deux chemins, deux amants, deux rêves, deux inconnus, deux univers, deux secrets, de multiples possibles.   Une nuque délicate, cascade cuivrée de mille feux, un ailleurs à conter.

Impératif

Ici. Là. Maintenant! Je veux. J’ordonne. Exécute toi. A quatre pattes. Écarte bien tes jambes. Poses tes pieds ici. Relève ta jupe. Plus haut. Retire ton string. Caresse toi. Enfonce tes doigts. Plus profond.     Voilà. C’est bien. Très bien. Docile et soumise. Lubrique et dévouée. Sois celle que je veux. Réveille celle qui sommeille. Tes seins. Prends les. Pince les. Comme ça ? Plus durement. Tire. Encore. Allez.    Non. Pas comme cela. Comme cela. Tu aimes. Chienne en chaleur. Petite chatte des gouttières. Bien. Gémis. Lache prise. Laisse toi aller. Ecoute ma voix. Il n’y a plus rien d’autre. Tu prends ton pied. Tu es belle.    Viens. Approche. Rampe. Plus vite. J’attends. Ouvre. Prends là. Doucement. Prends ton temps. Nous avons tout notre temps. Je suis ton Maître. Ton Maître Queue. Suce. Avide et affamée. Prends ta dose.    Tourne toi. Visage au sol. Cul dans les airs. Mains sur chaque lune. Écarte. Pousse. Maintiens l’effort. Pousse. Montre moi. Tout. Ouvr

Mon mal

J’exècre, fou de rage, je crie, je hurle mon désespoir, je cours, toujours courir, courir à me brûler les poumons. Aveuglé de larmes, aveuglé par ma folie, je me hais, je me déteste, crier, cracher mon mal, déchirures, explosions, violence. Un mur, mon poing serré, ongles plantés, chaires meurtries, je frappe, encore, encore, je me frappe, j’explose, je déchire mes cordes vocales, que ma voix disparaisse ! Ma main en sang, ma peau striée. Toujours pas de douleur, pourtant je veux souffrir, mon dieu, faites moi souffrir, arrachez moi la peau, labourez moi mes chaires, tailladez moi les veines, poignardez moi le ventre ! Pitié faites moi mal, rendez moi au centuple ce que je lui ai fait. Je ne la mérite pas, je ne mérite l’estime de personne. Je veux disparaître, ne plus exister, ne plus ressentir, ne plus faire de mal, ne plus…, plus jamais, je ne veux plus de moi, c’en est trop, je ne peux pas être comme cela, ce n’est pas moi.   Je crie, j’exècre, fou de rage, je hurle, je cours,