Accéder au contenu principal

Pensées du soir

 Bientôt 1h du matin. La nuit est froide ici. Le printemps est là, fragile. La neige est plus haute mais pas si loin. J'ai marché hier. Ce matin encore. Cet après midi. Pas de longues marches. 1h ou 2h. J'aimerais marcher plus, traverser ces paysages à mon rythme, seul ou accompagné par celui ou celle qui sera sur les mêmes pas. C'est beau l'Auvergne quand le soleil se dispute avec les nuages, quand il fait frais. Ces paysages ont les mêmes effets sur moi que les alpages du Senépy, que le haut plateau du Vercors, que le Mézenc et le Gerbier, que l'Aubrac, que la Tasmanie, le Jura aussi. J'imagine qu'il en irait de même avec l'Irlande, l'Écosse, la Scandinavie et l'Islande, les Dolomites aussi. Je suis là. Les amis sont là. Nous sommes 10 adultes, 8 enfants. Cette fois j'ai décidé de ne pas jouer avec mon fils, pas plus qu'avec les enfants. Je voulais voir si cela changeait quelque chose pour moi d'être avec les adultes. J'ai trop souvent eu ces dernières années l'impression de ne pas être là, de ne rien entendre de ce sur quoi ils discutaient. En fait, cela ne change pas grand chose. Certains parlent de choses, je me dis c'est dingue comment font ils pour avoir un avis sur ces choses là. Cela me semble si vrai ce qu'ils disent et en même temps si parfaitement incomplet. D'autres parlent d'émissions de téléréalité, rient de cela, se mettent à se lâcher sur quelqu'un qui était un ou une amie. J'ai du mal à comprendre. Mais je m'en accommode parce que il me semble que moi et ma femme sommes assez droit par rapport à cela.

Au final, j'ai l'impression que je suis là... je ne peux pas dire que je suis là sans être là... Mais je suis là sans véritable parole. Personne ne se met particulièrement en avant, personne n'a de véritable parole. Mais j'ai l'impression de ne rien avoir à dire. Je vois que mon épouse vit sans doute des choses assez proches. Nous écoutons. Nous rions. Nous participons aux plaisanteries. Nous nous aimons tous mais tous ensemble nous ne pouvons pas aller dans la profondeur des choses. Je me sens exister un peu plus lorsque je les guide sur un chemin, lorsque je leur serre une bonne bouteille de vin, ou un bon fromage qu'ils découvrent et apprécient, quand je choisis des musiques qui font que l'ambiance est vivante et chaleureuse. Là, sans véritable paroles, j'ai l'impression d'être à ma place, même si nos relations manquent de profondeur telle que je la conçois, c'est à dire parler de ce qui nous porte ou touche, se livrer aux autres et êtres là pour chacun. Nous sommes cependant là, les uns pour les autres.

Ainsi vont les pensées du soir.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

La Malemort

Dans la clarté de la nuit des songes en nuées là la Malemort où je ne sais quoi sort s'étire et s'enchâsse s'enlace jusque sous ta gorge griffant mordant soufflant le chaud et le froid sur la peau fine écarlate prête à geindre en mille éclats de lunes en ta face putasse ta queue branlée tes bourses lourdes mises à mal pour le long voyage la malle poste et ta tête branlante riposte étouffe entre les cuisses la douceur de la peau le tendre abrasé par ta barbe impropre parsemée de l'odeur forte de son con tant de fois baisé sous le lit des pinèdes qui là te font suffoquer ahaner en grande goulée giboulée et bâillon de bave embrassées nage nage petit poisson poisseux visqueuse bite guerre de tranchée perdue avant que la messe ne soit dite car l'avant fut fessé pris engouffré pénétré fouetté mâle mené foutraqué fourré comme jamais quatorze queues putargues avalées pour te voir plus tard t'affaler offert lustré ta sueur suie blanche crasseuse épaisseur criante et ton

Un répit

 L'un contre l'autre, assis dans le salon. Lumières éteintes. Quelque chose comme trois heures passées minuit. Les lueurs de la vie. Les solitudes choisies, subies. Tes mains qui me massent, nous apaisent. Le dos se dénoue. La colonne s'abandonne. Je sens ton envie. La mienne naît ainsi de la tienne. Je ne dis rien. Je ne suis pas même certain de le vouloir. Pourtant je le veux. Mais je crains l'après. Est ce que cela effacera l'avant ? Est ce que cela effacera le dernier mois ? Ce serait plus simple, mais je ne veux pas que cela efface. L'amnésie et l'oubli pour ceux qui craignent. Je suis capable de cela. Mais je ne veux pas. Alors tu demandes. Je dis oui, j'ai envie. Je ne sais pas si c'est une bonne idée, je ne sais pas si cela compliquera plus encore. Je dis cela, et je dis j'ai envie. Et tes mains continuent à glisser sur ma peau. Et tes seins, et ton ventre, et ton bassin, collés contre mon dos. Je bande. Depuis longtemps déjà. Depuis que

La chambre des rêves (communion d'un Ange ou d'un Fou)

  Bande son : Handel - Giulio Cesare in Egitto, HWV 17, Act II, scène XIII : Aria-largo "si pieta di me". Interprète : Sandrine Piau https://www.deezer.com/track/92369954 —-----------   Bilbao. Au coeur del Cerco Viejo, tout proche de la Plaza Nueva, non loin del Nervion, il y a une petite rue, des odeurs légères et trainantes de tortillas, de chipirones frios, des éclats de voix, ceux des enfants qui jouent, ceux des adultes qui s'apostrophent dans le brouhaha tout proche, des bruits de vaisselles, celles que les serveurs lavent à la va vite avant de les remplir de pintxos gourmands et généreux. Franchir le passage, c'est se noyer dans le coeur battant de la ville, dans la foule et la vie sociale, l'alcool et les rires, le plaisir de l'instant et les amitiés braillardes. Restons en bordure. Au numéro uno de cette petite kalea servant de desserte à la dizaine de bar à pintxos de la Plaza, avant le chao des hommes, il y a une porte dont seul les rêveurs ont l&#