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Empoigner

 Empoigner. Te tenir dans la paume de ma main. La refermer et serrer. Jusqu'à te marquer, te rougir, te réchauffer, te serrer fort et délicatement. Empoigner. Les poignets attachés, les mains dans le dos et ton visage emmené ailleurs, au-delà des grimaces, plus loin que le vice et de la face qui bave, le liquide qui coule, le regard troublé et la joue écrasée contre le matelas. Le cul rebondi bien haut et les cuisses ouvertes. Ce n'est pas ta chevelure ou ton cul que j'empoignerais. Je pognerai ta gorge, d'abord juste pour lui servir d'écrin, rapprocher mes lèvres de toi et lâcher là quelques bombes auditives à haut pouvoir d'empoignement. Je te parlerai peut être de ma dernière recette, de mon trajet jusqu'à toi, de la météo du jour ou des abysses du désir, de mon désir et du tien. Qu'importe le sens premier des mots qui couleront de ma bouche dans les profondeurs de ton cerveau, ce seront des mots de vice, de foutre et de fièvre, des mots de vrilles et de séismes qui t'empoigneront le ventre, les tripes et le souffle. Qui te mèneront en bordure des vrilles, loin dans les hauts plateaux du désir, sur les arrêtes à pic et les falaises abruptes. Viendra le temps alors de saisir plus fort, mordre plus fort, griffer plus fort, serrer plus fort, empoigner et battre le rythme des chairs plus encore. T'empoigner.

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