À suivre la ligne de crête, la paroi vertigineuse, trouver une ou deux failles dessinées à l'aplomb, pour glisser quelques doigts sales du rouge vermillon, croire arpenter à mains nues la falaise de grès rouge avant que le soleil ne se cache, ressentir la joie du premier de cordée à l'approche du sommet et sans cri par mégarde chuter avant l'heure épris du vertige des cimes.
Le corps inerte, à peine brisé par l’étreinte, entre les chairs voluptueuses qui forgent en étau le visage, deux parois dantesques pour décor, sombrer dans l’étrange nuit des plis de ton paysage, je ne sais plus si c'est moi qui t'offre un baiser d’eau vulve à la bouche, ou si c'est toi qui donne à mon sang le bât sur tes lèvres, à demi étouffé me voilà à l’effort sans prise apparente, perdu sur la brèche avançant lentement le chant branle, le souffle court coupé dans l’effort, voilà que tu branles ton con sur ma face, fiévreux et rougeaud, arrachant à ma langue des tempêtes d’ondées, usant de mon nez pour te prendre, le bouillonnement de ton sang.
Peinture ocre, peinture ancestrale, la bouche devient gueule, peau rouge, dent d’ours prête à te bouffer l’antre avalant la pente, les estives, d’étage en étage, le goût de sang au fond du palais, ascension grisante, manque d’oxygène et gorge brûlante, je respire ton parfum, ton parfum et ton goût de myrtilles, de fauve, d’aiguille de pins, d’épices et de lourds torrents, me laisseras-tu vivre ? Ou comptes-tu prendre ce qui te revient de droit, mon dernier souffle dans le goût de ton sexe mêlé, le gouffre au sommet, sombrer quelque part entre tes cuisses, la vulve repue de mes bruits de bouche et de gorge, ton ventre de mousse, gorgé d’eau de fonte et mon visage strié, défiguré, laid dans l’effort de son abandon, perdu quelque part sous la couche de tes neiges rouges.
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