Passé minuit les doigts dans le marc de café ou ce qu’il en reste, je ne sais rien lire de l’avenir mais je replonge dans le passé. Trois doigts, du petit au plus grand, passés sur mes lèvres, tous ornés de lumières en reflets. J’ai gravé en tes sillons un peu de l’eau que tu fais naître à ma bouche, épaisse et chaude, duveteuse presque. C'était après que tu eusses plongé ta langue entre mes dents, susurrant des sésames en petites graines sachant que tu voyais bien que, déjà, j'étais toute ouverte du dedans. Il ne fallait pas être grand clerc pour deviner que nous allions succomber à l'envie au toucher de nos peaux pyromanes à la main dans ton ventre à la tienne aux entrailles de ma terre. Ce n'était pas encore mes doigts cajolant le fond de la tasse, époussetant rêveuse quelques grains éparses entre faïence et pulpe, c’était pleinement le débordement des grandes eaux et les traces de chair toutes abandonnées comme des morceaux entiers de nous triturés.
Dans la clarté de la nuit des songes en nuées là la Malemort où je ne sais quoi sort s'étire et s'enchâsse s'enlace jusque sous ta gorge griffant mordant soufflant le chaud et le froid sur la peau fine écarlate prête à geindre en mille éclats de lunes en ta face putasse ta queue branlée tes bourses lourdes mises à mal pour le long voyage la malle poste et ta tête branlante riposte étouffe entre les cuisses la douceur de la peau le tendre abrasé par ta barbe impropre parsemée de l'odeur forte de son con tant de fois baisé sous le lit des pinèdes qui là te font suffoquer ahaner en grande goulée giboulée et bâillon de bave embrassées nage nage petit poisson poisseux visqueuse bite guerre de tranchée perdue avant que la messe ne soit dite car l'avant fut fessé pris engouffré pénétré fouetté mâle mené foutraqué fourré comme jamais quatorze queues putargues avalées pour te voir plus tard t'affaler offert lustré ta sueur suie blanche crasseuse épaisseur criante et ton
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