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Satyagraha

 Votre souffle vos abandons je vois la chaleur lapée de la peau la fente mouillée humide pleine gonflée en bordures je ressens la tension l'abandon l'attention au coeur battre les lèvres j'ouvre les mots caresses les images venir en désordre je projette le cinéma du désir déchirer les pantomines défricher les ombres les poupées déshabillées je me dresse en chien siffle et ramène les grands les gros leurs sexes je presse les glands rouges carmins carnassiers et grenats leurs langues pendantes lapent lèchent bouffent dévorent les monstres fendent l'âme j'écoule le sang dans le noir et les recoins envahis le corps la dorure à l'ombre parer porter enlever le soulèvement jusqu'aux cris haut par delà les pics dans les profondeurs aux abysses je cède.

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La Malemort

Dans la clarté de la nuit des songes en nuées là la Malemort où je ne sais quoi sort s'étire et s'enchâsse s'enlace jusque sous ta gorge griffant mordant soufflant le chaud et le froid sur la peau fine écarlate prête à geindre en mille éclats de lunes en ta face putasse ta queue branlée tes bourses lourdes mises à mal pour le long voyage la malle poste et ta tête branlante riposte étouffe entre les cuisses la douceur de la peau le tendre abrasé par ta barbe impropre parsemée de l'odeur forte de son con tant de fois baisé sous le lit des pinèdes qui là te font suffoquer ahaner en grande goulée giboulée et bâillon de bave embrassées nage nage petit poisson poisseux visqueuse bite guerre de tranchée perdue avant que la messe ne soit dite car l'avant fut fessé pris engouffré pénétré fouetté mâle mené foutraqué fourré comme jamais quatorze queues putargues avalées pour te voir plus tard t'affaler offert lustré ta sueur suie blanche crasseuse épaisseur criante et ton

Le chemin et la terra incognita

  Hier, je suis rentré du chemin retrouver les miens. Douze jours loin d'eux. Douze jours sur mon chemin. Cette année, j’ai passé sur le chemin dix jours seul, et j'étais merveilleusement bien. Cette année, j'y ai passé aussi pour la première fois deux belles journées et deux nuits fauves toutes particulières, et c'était naturellement et vicieusement merveilleusement bien, j'étais bien avec elle. J'étais bien avec toi. C’était bien d’Être avec toi. J’ai débuté ce chemin, il y a treize ans après une crise profonde au sein de mon couple. Pendant ces treize ans, je crois pouvoir dire être devenu l’homme que je voulais être. Nous avions à cette époque, douze années de vie commune derrière nous et une petite fille de deux ans. J'avais tellement vécu pour toi et pour les autres que je ne savais pas qui j'étais. Depuis, si ce n’est l'année de naissance de mon fils il y a dix ans, deux années calédoniennes, et deux années sous cloche sanitaire, j’ai arpenté

34 ans

Je suis un homme Je ne suis pas une femme Je suis une femme Je ne suis pas un homme J'ai un sexe Je suis un homme Je suis une femme J'ai une bite Je devrais être un homme J'ai une queue Je ne sais pas être un homme J'ai 34 ans Précoce, éjaculateur Trop tôt, trop vite J'ai un sexe d'homme Il m'échappe, me trahit, me frustre, me vexe, me blesse Désirer c'est sale, avoir envie de baiser c'est sale Faire l'amour, faire l'amour, faire l'amour, c'est beau, c'est pur Pénétrer, profaner, violer, c'est impur, c'est pas bien Je suis un homme Je ne suis pas un homme Je suis un enfant J'ai 28 ans Le foutre se répand Je veux qu'il la remplisse, je veux la noyer Elle est allongée sur le sol Le sexe béant, blanchi de ma salissure Une marre de sang blanc se répand sous son corps Elle est morte, c'est mon sperme Je suis un homme Je suis un fou J'ai 34