Deux cordes, si peu de choses, fils tressés, enlacés, lissés, colorés d’un bleu électrique, lacés entre tes lacs sous marins. Sous la main nulle rudesse, une seule étreinte celle de mes caresses, celle de cette peau qui ici rougeoie, là déjà bleuit, double peau pour l’étreinte de ton corps, de tes chairs. Voilà mes cordes, tentacules pernicieuses, fils de traîne qui honnissent tes peurs, ralentissent ton souffle en un mince filet fluet, fumées calumet qui pacifient ton cœur plus lentement encore, plus doucement, jusqu’à ce que la hâte nous dépasse et nous enivre une fois pour toutes. Ces cordes qui t’emprisonnent et te libèrent, nouent et dénouent, te font être plus encore. Elles sont un privilège. Elles sont mon privilège, celui que tu m’offres en t’allongeant nue et sans crainte dans ces filets d’âmes qui viennent s’enchâsser en toi, s’attacher à toi. Celles qui font naître croissants de lunes dans la nuit tendre de nos baises, échos insondables dans la moiteur de nos tripes, étoiles bleues, reposantes, sans mesure du temps, laissant froid mon instinct jusqu’à ce que la digue rompe sous la tension de nos désirs mortels. Soleil de lave, chaude, éprouvante, étouffante, brûlante, tels sont les frissons qui courent sur ta peau. Paupières closes, lèvres ouvertes, bas ventre. Et tes lèvres qui s’inondent à mesure que mon duo de cordes bleues t’emportent ! Et ton corps qui s’ouvre quand ton regard entre au plus loin de tes profondeurs ! Et mes yeux qui cherchent à pénétrer sans fin l’invisible secret intérieur de ton être ! Caresses interminables, intermèdes nourriciers, le serpent glisse, s’immisce, siffle au contact de ton corps quelque part entre la douceur tendre et molle de ta peau dévoreuse de baiser et l’air chaud de la pièce embué par mon souffle, l’odeur fauve de ma sueur, l’humidité rayonnante de nos corps, appelant la rupture, la bascule, l’autre monde. Est-ce ma main ? Sont-ce mes doigts ? Le tissu de ma chemise que tu ressens contre toi ? Ou le phrasé délicat des fils tressés de bleu qui fourmillent dans les replis de toi ? Entre tes cuisses, le long de ton cul, enserrant tes seins lourds des orages à venir, agaçant la pointe de tes tétons bavards et scandant les verbes. Prends. Offre. L’envol est à portée de cordes bleues comme la nuit.
Texte écrit pour le thème du mois de juillet 2024 "Pornographie" du groupe fetlife "Passion Écrire" ---------------- # Porno \pɔʁ.no\ Adjectif. Relatif à, qui appartient à la pornographie ou à l'extrême violence. Caractère obscène d'une oeuvre d'art ou littéraire. Nom masculin. Film pornographique ou d'extrême violence. Représentation (sous forme d'écrits, de dessins, de peintures, de photos, de spectacles, etc.) de choses obscènes, sans préoccupation artistique et avec l'intention délibérée de provoquer l'excitation sexuelle du public auquel elles sont destinées Porno vice, porno star, sur le canapé les yeux ébahis. Je veux voir. Voir ce qui ne se voit pas. Toujours regarder, sans plus cesser. Des hommes, des femmes, des cris et des râles, simulés, amplifiés, réels, au-delà de l'écran, le néant, l'anéantissement de toute volonté. Le néant qui dévore sans fin, qui te mène en bordure de toi, qui t'empare et te désempare. Panti...
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