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Le détail

  • Le détail.

  • Quel détail ?

  • Ce détail.

  • Mais de quel détail parles-tu ? 

  • Je parle de ce détail.

  • Mais, bon sang ! Arrête de jouer au con ! Explique-moi ! Finit-elle par souffler mi-suppliante mi-énervée.


Quand elle est comme ça, elle a l'air d'une petite fille en colère, une colère vaine dont on sait qu'elle n'ira pas très loin. C'est mignon, attendrissant, presque touchant, limite irrésistible.


Il la regarde. Il la fixe, le visage inexpressif.


  • Quoi ? Tu me fais quoi là avec ta gueule de poisson barbu à l'oeil vitreux ? Tu comprends pas ce que je te demande ? Quel DÉ-TAIL ?!


Il ne dit rien. Son regard se fait plus tranchant, plus sombre.Elle insiste.


  • Non, putain, sérieux ?! Arrête de jouer aux p'tit cons. Tu me fais chier ! J'ai passé une putain de salle journée à m'occuper de gamins prépubères, et toi t'en rajoute avec tes gamineries. Tu vaux pas mieux que mon neveu de 6 ans.

  • Le détail…


Il marque une pause. Elle le regarde, et attend sa réponse, suspendue à ses lèvres. Elles sont belles ces lèvres. Elle a envie qu'elles viennent gorger les siennes de sang. Elle a envie qu'elles… 


  • NON ! Mais quel manipulateur, tu essayes de m'exciter. Espèce de vieux vicieux manipulateur et perfide ! Obsédé !


Cette fois il ne résiste pas. Il se marre. Se reprend. Se marre. Il débute une phrase mais continue finalement à se marrer.


  • Ah ah, tu l'as dans le cul ton foutu détail à la con. Tu voulais juste que je finisse par trépigner afin de ne plus pouvoir faire autre chose que de t'implorer. Je t'ai bien eu mon p'tit con.


Son visage se ferme. Son regard la tient à la gorge. Le silence qui suit marque sa capitulation à elle.


  • Le détail ! Dit-il d'une voix inflexible, cinglante, grave et sale.


Elle cesse aussitôt sa petite danse fortnite intérieure.

Il la regarde et cette fois sans aucun doute, elle sait qu'elle mouille, et il le sait. Chacun sait que son sexe se met à palpiter, à respirer.


  • Tu vas aller au coin.


La sentence tombe. Difficilement acceptable.


  • Quoi ?

  • Tout de suite. Au coin !

  • Mais ? Putain ! Mais t'es un gros connard ? C'est injuste, tu…

  • Au coin, j'ai dit

  • Je refuse de bouger. J'ai rien fait.

  • Je te dis d'aller au coin et tu vas y aller. Dit il sur de lui.

  • Non !

  • Tant pis pour toi, je me tire. Lui répond-il après un moment d'hésitation sur la marche à suivre.


Il ramasse ses affaires, mets ses chaussures, fais ses lacets.


  • Tu m'appelleras quand tu seras décidée à m'obéir.


Elle sent qu'il ne bluffe pas, et ça, elle n'en veux pas. Elle voulait qu'il s'occupe d'elle…et tout ce qu'il va se passer c'est une soirée en tête à tête avec une comédie romantique tristoune à la con.


  • Non, s'il te plaît…


Il la regarde, dubitatif et interrogatif… 


  • J'y vais soupire-t-elle actant la capitulation et le traité de paix sans concession.


Il défait ses chaussures, s'installe dans le canapé. Prend une revue et se met à bouquiner tranquillement comme si la scène qui vient de se vivre n'avait jamais existée.

Elle se tait. Elle se concentre sur sa respiration, le regard fixé contre l'angle du mur blanc, elle tente un exercice de yoga en visualisant les vagues douces d'une mer imaginaire léché la plage de sable, à la fois pour repousser le nœud de colère qui tente de s'imposer, à la fois pour calmer ce qui commence à être une grosse envie de baiser… parce qu'elle sait qu'en fin de compte les choses sont ainsi pleinement à leur place. Elle se met à penser au détail… c'est quoi ce foutu détail ?


Elle l'entend se lever, s'arrêter derrière elle, caresser sa nuque, ses cuisses… elle frémit. Il laisse glisser ses doigts le long du tracé qui sépare sa peau du tissu large de son short sans façon. Elle soupire d'aise. Elle écarte les cuisses instinctivement. Très peu, mais suffisamment pour qu'il le perçoive.

Lui prend son temps. Il égraine quelques qualificatifs avec sa voix chaude et vicieuse qu'il fait glisser le long de son conduit auditif pour l'enduire du foutre de ses cordes vocales.


  • Branleuse

  •  Gamine

  • Petit animal

  • Poupée vicieuse

  • Petite fille lubrique

  • Chieuse


À chaque mot une à plusieurs respirations et des silences lourds de sexe et de baise. À chaque mot autant de coups de queue profondément ancrés dans sa chatte 

Enfin, d'un geste brusque, il baisse ses frocs. Short et culotte ample en coton. D'une traite. Voilà ses affaires à ses chevilles.


  • Branleuse ?


Elle ne répond pas.


  • Branleuse ? Réponds à ma question. Branleuse ?


Elle a du mal à faire émerger sa voix dans ses cas là, elle devient petite souris prête à se soumettre au titan qui lui fait face.


  • Oui… affirme-t-elle en un souffle court, d'une voix timide, gênée, à peine audible.


Alors, satisfait, il s'éloigne, va à la cuisine. Elle ne sait pas ce qu'il fait. Se prépare t-il à manger ? Elle entend le bruit des couverts et se met à imaginer des lames parcourir sa peau. Elle lutte. Elle suinte. Elle a chaud.

Combien de temps s'est écoulé depuis qu'elle est là, comme une petite fille d'un autre temps ? Une petite fille coupable punie par le piquet. Et cela l'excite prodigieusement, plus qu'elle ne voudrait se l'avouer. Elle l'entend s'approcher. Elle penche son cul en arrière pour quémander une attention. Joue les aguicheuses.

C'est une claque monumentale qu'il assène à son cul et en rythme il poursuit sans faillir.

Elle se trémousse, se tord le cul, frotte ses cuisses l'une contre l'autre, ses deux bras son posés contre chacun des murs, ils amortissent le choc, de la mer d'huile, les voici à la grande houle.


Il ne dit plus rien. Mais elle sent qu'il est passé en mode fauve furieux et sauvage. Méchant et violent. Cela lui brûle. Le cul. Les entrailles. La tête pour finir. Elle a envie de ramener ses bras en arrière, d'arrêter l'assaut, de demander pardon. 

Oui, pardon, pardon, pardon se met elle à sangloter à moitié. Elle tente un pas de côté pour se soustraire à la terrible fessée mais il lui attrape ses cheveux, les enroule autour de sa main et les tire irrésistiblement vers le haut. Elle ouvre la bouche, son regard est mis clos, des paupières surgissent une fine fente blanche qui, parfois, laisse place à la profondeur noisette de ses yeux de petite chatte.


Son cul est rouge. Lui souffle, sa respiration est forte, il reprend ses esprits.

Avec la plus infime des douceurs, il l'invite à pivoter face à lui, il dépose ses lèvres sur les siennes, pause son avant bras sur sa gorge et laisse son poids reposer légèrement en cet endroit, le reste de son corps faisant masse contre son corps chaud comme une mise sortant du four.

Il l'embrasse à pleine bouche et elle, qui n'apprécie pas tant les baisers, lui offre irrésistiblement sa bouche et fait rouler sa langue, réclamant sa dose inespérée de langue qui se baisent.

Alors, de sa main libre, il plonge entre ses cuisses et se met à lui branler le con, sans même rentrer ses doigts en elle. Il branle sa petite branleuse, le lui dit à l'oreille, je te branle la vulve. Et la voilà à couler par jet, par saccade, à se raidir dans son orgasme, inattendu et libérateur, douloureusement intense, les jambes flageolantes

C'est ça, LE détail. C'est que tu es MA branleuse, ma petite conne et moi ton petit con branleur de con.


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