Il y avait sur sa peau des grains de peaux comme des framboises. Ici ou là, assaisonnées sur l'épaule dénudée, dans le tendre décolleté ou ailleurs à la commissure des lèvres et des petites rides souriantes. Nous avancions en âge et il greffait sur nos peaux des marques de tendresse qui nous dessinaient avec douceur. Lorsque je trouvais refuge au creux de sa nuque, je m'enivrais de son parfum aux allures de vanille et d'une touche discrète et poivrée. J'aimais la regarder cuisiner, hachant finement l'ail, les feuilles vertes et charnelles du basilic, celles que j'avais cueillies pour elle derrière l'appenti qui conduisait au jardin de rocaille. Elle incorporait le tout aux quelques copeaux de basilic qui étaient disposés sur le plan de travail de granit froid. Il y avait encore des traces de farine de la ciabatta qui cuisait dans le four. La cuisine était une source miraculeuse d'odeur charnelles, douces et captivantes. Je m'approchais d'elle, tout contre son dos, l'enserrais de mes mains, musardais à la source de ces cheveux bruns, soufflais sur le duvet soyeux de ses origines italiennes, là, à la base de sa nuque, dans le prolongement de sa colonne vertébrale, un fin duvet que j'aimais caresser et lécher. Je prenais délicatement le relais de ses mains, écrasant ail, pignons, parmesan et basilic dans le creuset de pierre, tandis qu'elle versait l'huile d'olive en copieux filets. Elle me faisait lécher sur son doigt quelques perles d'huile, j'aimais laisser ma bouche capter le parfum de l'olive avant la touche piquante et âpre. Les parfums nous assaillaient et nos envies étaient toutes à la communion de la chair, au plaisir du goût, à la morsure qui déchire, au palais qui laisse fondre, aux langues qui se délient dans le vin délicat, aux yeux qui se perdent et aux mains qui parlent. Sur le plan de travail, le poulpe avait déjà été pleinement attendri, il marinait dans un plat de terre cuite, entre zeste de citron jaune, gingembre râpé, miel d'oranger, et donc huile d'olive d'ici. J'avais fait les courses le matin même, tôt pour être le premier à l'arrivée des pêcheurs. Je l'avais laissée à ses rêves sur le lit défait de la chambre blanche. Les cigales ne chantaient pas encore. Et la fragile fraîcheur était salvatrice après cette nuit à nous noyer en nos eaux de mer déferlantes et torrides. Retrouvailles estivales en notre jardin d'Eden, proche arrière pays d'un port de pêche sur l'adriatiques. Plus tard, je l'avais regardée encore. C'est elle qui avait attendri la belle bête pêchée durant la nuit. C'était une tradition de famille me disait-elle. Les tentacules sont bien meilleures à savourer lorsqu'elles ont été travaillées par des mains de femme. Rien à faire, cet exercice de la chair m'était simplement interdit. Je m'installais à l'ombre du figuier, envahi par ses effluves, je me faisais oublier. Elle faisait preuve alors d'une violence maîtrisée qui me surprenait toujours, le mouvement était fluide, rapide, la force de l'impact était précise, efficace, sans détour, la sueur venait ourler sa peau, sa lèvre supérieure récoltant quelques perles sur le fin duvet méditerranéen. Je me délectais de ces images. Je nourrissais mes rêves de monstres marins outrageant ma femme par leurs membres habiles et autonomes, lui arrachant des orgasmes miraculeux, provoquant mon désir crescendo, mon désir de lui arracher son tablier, de lui retrousser jupe et jupon, de lui arracher sa dentelle couleur sucre glace et enfin de la prendre, la prendre le ventre tendre contre le granit dur du plan de travail, la prendre les seins couverts de farine et tendus à l'extrême, la prendre la peau parsemée de romarin attisant l'envie de mordre, la prendre jusqu'à m'épuiser sous la houle, le corps hagard et tremblant comme les feuilles d'un chêne liège sous le vent. Alors, je revenais à moi, je la regardais cuisiner, je lui souriais rêveur, je me délectais de tous les détails de ce qui s'offrait à mes sens, je voulais tout capter, tout garder en mémoire pour la nuit de victuailles qui succéderait irrésistiblement au repas qu'elle me préparait.
Dans la clarté de la nuit des songes en nuées là la Malemort où je ne sais quoi sort s'étire et s'enchâsse s'enlace jusque sous ta gorge griffant mordant soufflant le chaud et le froid sur la peau fine écarlate prête à geindre en mille éclats de lunes en ta face putasse ta queue branlée tes bourses lourdes mises à mal pour le long voyage la malle poste et ta tête branlante riposte étouffe entre les cuisses la douceur de la peau le tendre abrasé par ta barbe impropre parsemée de l'odeur forte de son con tant de fois baisé sous le lit des pinèdes qui là te font suffoquer ahaner en grande goulée giboulée et bâillon de bave embrassées nage nage petit poisson poisseux visqueuse bite guerre de tranchée perdue avant que la messe ne soit dite car l'avant fut fessé pris engouffré pénétré fouetté mâle mené foutraqué fourré comme jamais quatorze queues putargues avalées pour te voir plus tard t'affaler offert lustré ta sueur suie blanche crasseuse épaisseur criante et ton
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