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J'étais tapi dans l'ombre

J'étais tapi dans l'ombre et je ne t'ai pas vu y entrer.


J'étais tapi dans l'ombre et j'ai senti ton odeur, ton parfum, la puanteur du désir des mâles et des femelles affamées, la puanteur que tu portais sur toi comme une parure rare et précieuse, sale et vénérable. Alors je t'ai lavée de ma langue. Avec soin je l'ai fait. Je t'ai léchée, répandant ma bave sur ta peau. Je t'ai léchée jusqu'à ne plus savoir saliver. Alors il m'a fallu plonger un peu plus en toi, ma langue dans ton con et dans ta bouche, mon sexe branlé par tes mains délicates et douces. J'ai soulevé tes paupières et j'ai joué avec la surface de tes yeux, mouillant de plus belle l'entrejambe de ton sexe. Regarde-moi. Regarde moi comme je te baise. Regarde-moi comme je t'aime. Et j'ai repris mon office, goûtant centimètres par centimètres le goût aqueux et âpre de tes amants de la journée écoulée, ces hommes et ces femmes que je t'avais offert depuis les premières lueurs de l'aube. Je sens à leur goût que ta chair a été malmenée. Ils t'ont souillée. Ils t'ont souillée, salie, ensevelie sous leur vices, marquée de leurs luxures décadentes. A n'en plus pouvoir, ils ont craché leur sperme, étalé leur mouille, répandu leur sang, inondé ton corps de leur pisse et fleuri ton visage de leurs crachats. Se sont ils arrêtés ? Ont-ils su reprendre leur souffle par instant avant que tu ne les dévores à nouveau, suçant leurs os jusqu'à la moelle, leur queue jusqu'à la dernière goutte, leur fente jusqu'à la lie ?


Eux t'ensevelissent d'immondices. Moi, je fais de même, mais je te rends aérienne, chef d'orchestre de la tempête, responsable et coupable du naufrage de tes sens. As-tu senti en eux de l'amour ou de la hargne ? De la sauvagerie ou de la tendresse ? Ont-ils su te malmener comme je vais le faire à nouveau, comme à chaque fois ? T'emmener loin. Je nappe de ma bave ton visage tandis que leurs traces s'effacent sur ta peau. Laissant couler un long filet de bave sur la bordure de ta caroncule, je le regarde choir sur ton visage, glissant au creux de ton nez, tandis que tes yeux sont figés dans les miens, ta bouche s'ouvre et vient de la langue recueillir cette offrande. Je ne te lâche plus du regard et ma main vient dans la plus tendre des emprises étreindre ta gorge.


Du regard, je te baise. Je te baise du regard. Et je serre. Je serre et ta bouche exhale le désir. Je serre et ta bouche se fait abandon. Je serre et ton regard devient vapeur humide. Je serre, plantant mes ongles dans ta gorge. Je serre. Mon autre main claquant ta joue pour te relâcher de l'autre. Ton visage revenant face au mien cherchant la baise de mon regard, ta bouche appelant ma langue à te fouiller. Tandis que tes mains toujours me branlent. Ton regard appelant le même geste encore. Alors je te gifle encore. Se peut-il que je devienne plus prédateur encore ? Se peut-il que je devienne plus affamé encore ? Se peut-il que ma faim ne soit jamais rassasiée du contact de nos lumineuses immondices ?


Montre-moi ton cul que je le frappe. Montre-moi ton ventre que je le morde. Montre-moi tes cuisses que je les saigne. Écarte. Ploie. Aspire. Viens me prendre à mon tour, me remplir à mon tour. Viens assécher le torrent de mes vices en faisant ripaille de ma croupe et foutrageant les plis de mon cul, en glissant le plus petit de tes doigts dans les profondeurs insondables de ma verge. Viens. Viens nourrir la putain et le saint. Téter à mon sein dardant de ta bouche leur pointe de soufre. Viens à ton tour répandre les bas-fonds de ta chatte. Je t'en fais la prière tandis que ma langue, suave, glisse à l'approche de ta nuque, fond lentement dans ton cou alors que toujours ma main s'abat sur ta joue appelant les larmes frissonnantes pour qu'elles s'épanchent sur tes pommettes et irriguent ton menton.


J'étais tapi en toi et du regard je te baisais déjà.


Oui, je te baise comme tu me baises du regard. Je te baise de toute la force de mon âme au travers de la couleur bleue devenue nuit de mes yeux. Laissant choir sur tes seins l'appât de ma main gauche, fouettant la délicatesse de ta peau de mes doigts fouets. Je répéterai mon mouvement. Je répéterai le mouvement de ma main, pris dans l'ampleur du bras et l'accélération du poignet venant s'abattre sans hésitation sur tes seins. Je frappe en cadence et je guette tes pleurs à force de désir forcené, franc et violent. Brutal. Je veux t'entendre sangloter et je veux voir tes larmes couler car ce qui me plaît c'est te lécher, te boire de toutes les façons. Boire tes larmes et les perles de ton sexe baveux et gonflé, humide et tuméfié de s'être fait défoncé depuis le petit matin par les premiers passants venus. Boire le lait de tes seins pris en main, contraint par ma poigne, inondant mon visage, appelant mes dents à la morsure. Boire la sueur sur ton front, sous tes bras, aux bordures de ton cul et de ton con.


J'étais tapi dans le noir et j'ai cueilli ta pensée sauvage des bords de ma fosse.

Commentaires

  1. Réponses
    1. Absolument !
      :)
      Votre commentaire me rappelle le film les nuits fauves. Je crois que je ne l'avais pas vu en entier lorsque j'étais adolescent. En tout cas, je n'avais sans doute pas tout perçu. Il faudrait sans doute que je le retrouve et le regarde avec mon regard d'adulte.

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