Largue l'amarre, la main vissée, enchâssée, endiablée, la chair qui absorbe, la main qui prend et mes mots qui t'accompagnent, te bercent de houle, te perce de mouille, mouille baveuse, mouille argileuse et humide, collante et sale. Mots tantôt hauts, tantôt bas, tantôt faciles, tantôt profonds, tant d'eaux sous ma langue. Langue têtue, langue goulue, langue charnue. De consonne en voyeur, de voyelle en chapelet de vices, déviances putrides et si proches, prudes rarement. Espèce d'animal sauvage, nourri de sa vie propre à lécher ton cul, ton con, ton fion, à tracer le chemin au creux de ton oreille jusqu'au dedans, plus loin encore si libre elle pouvait être, à s'égarer dans le droit fil des replis de ta chair aux interstices de ton nombril, à l'orée de tes paupières possédées et palpitantes. Tes yeux que je suce jusqu'à la moelle. Caressant de la langue, ma langue sur la lande chaude et humide. La langue que tu manges, la cadenassant de tes dents, viendra le moment où tu assaisonneras de tes bruits de voix sous la main branlante, fichée loin dans tes entrailles alors que le plus long de mes doigts vient faire œuvre d'écriture, aspiré par ton cul, se pliant en toi sous l'étuve, rends moi ton souffle jusqu'au dernier. J'ai pour projet de te faire rougir, de te faire pleurer, de t'emporter vers la seule issue, le sommet des abysses. Alors, je te dis comme une césure, un jet de scalpel dans le rythme, la voix la plus douce et la plus tendre qui puisse être, mon doigt fiché dans ton cul et ma main dans ton sexe, je te dis, "je joue avec ta merde". Pour seule réponse, te voilà feulante. Larguons les amarres.
Dans la clarté de la nuit des songes en nuées là la Malemort où je ne sais quoi sort s'étire et s'enchâsse s'enlace jusque sous ta gorge griffant mordant soufflant le chaud et le froid sur la peau fine écarlate prête à geindre en mille éclats de lunes en ta face putasse ta queue branlée tes bourses lourdes mises à mal pour le long voyage la malle poste et ta tête branlante riposte étouffe entre les cuisses la douceur de la peau le tendre abrasé par ta barbe impropre parsemée de l'odeur forte de son con tant de fois baisé sous le lit des pinèdes qui là te font suffoquer ahaner en grande goulée giboulée et bâillon de bave embrassées nage nage petit poisson poisseux visqueuse bite guerre de tranchée perdue avant que la messe ne soit dite car l'avant fut fessé pris engouffré pénétré fouetté mâle mené foutraqué fourré comme jamais quatorze queues putargues avalées pour te voir plus tard t'affaler offert lustré ta sueur suie blanche crasseuse épaisseur criante et ton
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