Accéder au contenu principal

Articles

Affichage des articles du août, 2024

La réalité du monde

 Parfois, j'aimerais que tu me baises, que tu me prennes, que tu ne me demandes pas ton reste. Tu vois. Que tu puisses me traiter de salope, de chienne, de petit toutou à la queue raide, de tous les mots que tu pourrais inventer comme moi parfois je sais faire. Je te sourirais, tout à la douceur de ce que tu me fais, envahi par le silence, la plénitude du plaisir, ta bouche officiant sur mon sexe, ta langue sur mon gland, ta bouche jouant de mes bourses, et tu me ferais mal aussi. Oui, tu me ferais mal. J'aurais mal à sentir mes couilles vrillées, aspirées, sous pression. Je me tordrais en tous sens. Et au lieu de me demander pardon, tu insisterais. Tu vois. Parfois, je désire que tu serres mes couilles. Je dis parfois, mais c’est de plus en plus souvent. En fait, je voudrais que tu me malmènes, que tu te redresses, ta main toujours enserrant mes bourses, ta main maltraitant ma hampe. Et tu me regarderais. Les yeux fichés en moi. Et ta main finirait par voler sur ma joue. Une b

Dans tes plis

 Dans tes plis, il y a l’ombre, il y a l’onde, il y a la saleté de fièvre, l’ondée sur la mer, la coulée de boue qui cavale, dévale sur les pentes raides de la montagne de granit. La montagne et les drues, la face nord basaltique, l’aiguille verte, et la falaise noire, le schiste qui s'effrite sous tes doigts pour mieux te précipiter dans le vide jusqu’à ce tu t’affales de tout ton être contre le carrelage froid, à nager dans ta bave, dans ta mouille, dans ta pisse ou la mienne, qu’importe tant il s’agit de nous, de nous dans la nuit, parce que seule dans tes plis tu ne l’es jamais. Dans tes plis, il y a tout un monde qui ne se voit pas, personne d’autre ne peut le voir que moi que celui ou celle qui finira par te prendre, te prendre à la gorge, la trachée bien haute et le regard déjà parti ailleurs, la bouffée d'air que tu te refuses pour partir plus loin encore parce que c'est moi, parce que ce sont les graines de foutre de mes mots qui t’engrossent le ventre à cet instan

De baise et d'aise

 Sous l'emprise du vent et du crachin, je bruine tes lèvres à remplacer le froid par mes morsures, à esquisser la bise par des murmures. Me voilà à abattre tes murs, les murs de la forteresse, celle que pour moi tu abaisses pour que ma main puisse te faire la baise, fichant en ton ventre quelques pistils semés au vent. Tiens bon, ce n'est que tempête entre tes jambes écartées. Flic flac et mare au diable. Entends tu ? Entends-tu les mots salaces qui germent sur ta peau ? Entends-tu le refrain de ma main errant sur ta gorge pour te priver de souffle et te pendre à mon cou ? Vois. Vois ce que tu es, toute chose, toute chose à ma guise, ressac de la vague et écume des mots. Ouvre tes lèvres et recueille le fruit de la rosée de ma langue déposée là sur ta lande rose vif, humidité tendre et chaleureuse. J'aime lécher tes lèvres, parler d'un bout de la langue à l'autre, comprendre sans mot dire, tout à l'écoute de ce qui vibre là. Il pleut ? Oui, il pleut. Il pleut de

Écarte tes cuisses

  Automne 2020 Scène 2 acte 1 - lieu ta voiture. Toi au volant. Il fait nuit mais il ne pleut plus. Tu minaudes. Tu conduis au hasard et c'est moi qui te dis où nous sommes, par où passer. Pour rentrer chez toi. Alors que nous sommes dans ta ville. Gare-toi. Où ? Et bien... Ce n'est pas la place qui manque ! Là bas en face dans l'ombre du bâtiment. Ici sur le côté. Plus loin en bordure du trottoir. Arrête toi. Faisons une pause. Tu gares la voiture. Tu coupes le moteur. Je détache ma ceinture. Je t'embrasse. Je joue doucement de ma langue. Ton souffle s'emballe. Je glisse ma main entre tes cuisses, mais elles sont insuffisamment écartées. Écarte tes cuisses, demande faite avec douceur. Tu me cherches. Tu refuses. Écarte tes cuisses! Dis je un peu plus fermement. Tu joues les mijaurées. Je t'embrasse avec sensualité, ma main glissant dans ta chevelure. Cela me plait. Cela me déplaît. J'attrape brutalement ta chevelure et la tire en arrière. Je redis fermement

Du déjà vu et du déjà beau

 Texte écrit pour le thème de janvier 2024 - *Déjà vu* - du groupe Passion Écrire --------------- Vois-tu ? Ce n’est pas très compliqué en fin de compte. Oui, je sais tu n’es pas tout à fait d’accord. Mais après tout, si tu es dans cette inextricable situation, c'est que, ma petite chose, tu n'as pas fait grand-chose pour l'éviter. Oui, oui, bien sûr, ne te gêne pas pour faire tes petits signes de dénégation avec ta frimousse de chatte. Ton petit menton vindicatif est une petite sucrerie que tout à l’heure je lècherai à grande lampée. En attendant, agite le bien de droite et de gauche. J’aime bien ton air renfrogné, tu es tellement craquante ainsi. Après tout, si je t’ai laissé la possibilité de non opiner du chef, c'est que tu en as la liberté. Je serais plus surpris par contre que tu viennes à user de ta voix. Non, pas cette voix inaudible qui laisse ta bave s’écouler sur ta poitrine. Mais oui, mais oui, mon petit chaton, dis moi tout le bien que tu penses de moi. Je

La couche de tes neiges rouges

 À suivre la ligne de crête, la paroi vertigineuse, trouver une ou deux failles dessinées à l'aplomb, pour glisser quelques doigts sales du rouge vermillon, croire arpenter à mains nues la falaise de grès rouge avant que le soleil ne se cache, ressentir la joie du premier de cordée à l'approche du sommet  et sans cri par mégarde chuter avant l'heure épris du vertige des cimes. Le corps inerte, à peine brisé par l’étreinte, entre les chairs voluptueuses qui forgent en étau le visage, deux parois dantesques pour décor, sombrer dans l’étrange nuit des plis de ton paysage, je ne sais plus si c'est moi qui t'offre un baiser d’eau vulve à la bouche, ou si c'est toi qui donne à mon sang le bât sur tes lèvres, à demi étouffé me voilà à l’effort sans prise apparente, perdu sur la brèche avançant lentement le chant branle, le souffle court coupé dans l’effort, voilà que tu branles ton con sur ma face, fiévreux et rougeaud, arrachant à ma langue des tempêtes d’ondées, usan

La récolte

 Je veux savourer le suc et le miel, le sucre et le ciel, le musc con el piel. Je veux savourer la langueur sous la langue, la pudeur sous la lampe, la ferveur des alcoves, l'ivresse des accords. Récolter ces fruits-là, boire ces jus-là.

Brave petite fille

  Brave petite fille. Oui, tu es une brave petite fille. Tu réponds à chacun de mes vices. Je viens de te branler le con alors que tu étais debout, les deux mains posées sur la table du salon familial. Par terre, une immense flaque. Ton cul est déjà bien rouge. Je te demanderais de jouir instamment que tu le ferais sans tricherie, j'en suis certain. Brave petite fille. Tu es venue me chercher nue sous ton trench-coat. Je n'ai donc pas eu besoin de te déshabiller. Ton con est doux. J'enfonce subitement ma main en toi et j'entre sans autre préliminaire. Tu jouis encore ma petite fille et tu coules encore. Ma main bien enfouie dans ton épaisse tignasse, je tire fort, et tu laisses tes râles, tes délicieux râles sortir de ta bouche grande ouverte. Lui te regarde. Il se branle. Il ne dit rien. Ton homme veut sucer ma bite. Je le sais. Il le sait. Tu le sais. Je me penche vers le sol. Je pose ma main dans la flaque fraîche de ta jouissance. J'enduis ton cul de ton éjacula

Les choses du sexe

 Texte écrit pour sous la contrainte d'écriture du mois de Décembre 2023 du groupe Passion Écrire  La contrainte était d'écrire un texte inspiré d'une vidéo non choisie et attribuée aléatoirement sur proposition d'un membre du groupe. Dès lors, si vous vous apprêtez à lire le texte qui suit, avant de le faire, je vous invite à regarder l'oeuvre visuelle dénommée "Tango" dans laquelle la plume a trouvé écho. Vidéo proposée par @Miss_Tine : https://www.youtube.com/watch?v=z27z7oLQb3o ----------------------- Les choses du sexe. Enfant je ne savais rien de cela. Je ne savais rien des choses du sexe. Je ne savais rien, mais les germes étaient là, il est impossible qu’il en soit autrement. Quand est-ce que j’ai su ? Quand est-ce que le mal a fait son nid ? Quand est-ce que je lui ai laissé une grande place dans mon ventre, dans ce que je ne disais pas, dans ce que je ne faisais pas, dans ce que je voulais tout le temps et dans ce que je fuyais plus vite et plus

La cloche de tourmente

 Texte écrit pour le thème "un peu de magie" -  novembre 2023 du groupe Passion Écrire --------------------- Je ne devrais pas le faire. Personne ne fait cela. Sauf les fous. Sauf ceux qui veulent provoquer la mort. Je ne devrais pas sortir. Je le sais. Je vis ici depuis toujours. Alors, je sais ce qu’il en coûte. Je ne veux plus faire comme si. Il faut que je le fasse. L’Homme est parti il y a cinq jours. Il devrait revenir demain en fin de journée. Si la burle s’arrête. S’il la tempête cesse. Peut être dans deux jours de plus si les congères empêchent l'accès au Plateau. Mais avec lui, c'est toujours le pire qui arrive. Demain, donc. Ce sera demain. Le hameau sur la crête s’est recroquevillé entre ses murs. Comme une vieille noix gâtée par le gel. Rabougrie dans sa coque. Inerte. Il n’y a que l’odeur de fumée que parfois le vent emmène jusqu'à ma porte pour dire que là bas, ça vit encore. Dans ma maison, cela ne vit plus. Plus depuis que l'Enfant a été pris

Des musiques impudiques

 Il y a des musiques qui forment comme des parties de moi. Non pas qu'elles aient nécessairement été un décor sonore lié à des moments de vie, non pas comme ça. Mais des musiques qui me donnent l'impression qu'elles parlent de moi. Ou peut être vibrent elles seulement en moi sans parler de moi. A moins que je ne veuille seulement m'approcher de ce moi là. Allez savoir. Me voici donc au comble de l'impudeur, dans le désordre, et dans les limites de ce qui émerge ce soir : Patrick Watson - Je te laisserai des mots (https://deezer.page.link/APWRqiWbpF2zA8QL8) Ben Mazué - La liesse est lovée (https://deezer.page.link/rNgujK9qhrRgZezp6) Michael Kiwanuka - Cold little Heart (https://deezer.page.link/9ZnmtQRFVAqA99iJ9) Jean-Philippe Goude - No Hay camino, hay que caminar (https://deezer.page.link/pX8BKTjWJiuL9i9o6) René Aubry - La grande cascade (https://deezer.page.link/g2QH3mZTufZRRQUy7) The cinematic orchestra - To build a home (https://deezer.page.link/wX4RNu6wBWNhL9gN

Dernier rêve

 J'assiste à un spectacle où joue quelqu'un que je connais. Pour aider, je décide d'aller chercher un objet nécessaire au bon déroulement du spectacle. Une femme âgée m'accompagne dans les méandres du théâtre. Nous arrivons en bas du bâtiment, moderne, sa façade forme de belles couleurs et renvoie une lumière chaude, elle s'étend sur plusieurs étages, une dizaine peut être. Je suis très impressionné par la perspective architecturale qui s'offre à ma vue depuis ce petit jardin secret. Nous entrons dans la partie basse du batiment, c'est sa maison. Elle est lumineuse, luxueuse. Nous nous installons dans le salon. Nous sommes assis l'un à côté de l'autre sur le canapé. Je suis très touché par sa présence. Je la trouve belle, très belle malgré ses rides. Je prends l'initiative de l'embrasser. Elle répond à mon baiser. Sa langue est surprenante et vive. Puis elle cesse le baiser subitement et se met à pleurer. Je ne me sens pas rejeté. Je lui offr

L'allumette

 Ce qui arrive c'est la chaleur qui se propage d'abord, la vague qui monte inexorablement, le désir qui se fait haut, les pensées prises d'assaut, le lac des fantasmes qui déborde, l'orage qui devient monstrueux, les éclairs qui finissent par strier les profondeurs du ventre, les peaux qui se pénètrent, les regards qui se voilent, les souffles qui s'affolent, je veux qu'ils me foutrent jusqu'à en perdre connaissance, jusqu'à ce que je ne sois plus que chair malmenée, jusqu'à ce qu'ils m'arrachent des cris entre la douleur et la jouissance, je veux cela si ardemment et que cela n'en finisse plus. Des cris résonnent dans ma tête, font vibrer les côtes qui bordent mes poumons, obscurcissent mes veines à m'en bouillir les sangs. Dans ma bouche des sexes se succèdent, des sexes, des sexes. Je voulais cela, j'ai cela. Ça cavale dans mon sexe. Cela me remonte l'échine, me retourne le ventre. Je l'ai voulu comme cela. À moins que

Les films qui touchent

 Il y a des films qui touchent, des êtres qui vous touchent. Je ne sais pas si ce sont des fictions, je sais qu'il y a de l'universel à être touché et parfois à se laisser toucher, et je sais qu'il y a une fiction dans tout cela. Des moments de vie qui deviennent des films. Des films qu'on se raconte, peut-être de façon différente dans le temps, en fonction des moments, de ce qui nous entoure et nous influence. Il y a dans ces récits sa part de magie, d'émotion, de solitude, d'impossible et de réel. Le réel qui touche et que l'on touche. Il y a dans ces récits sa part d'arrangement, de travestissement, de dramaturgie et de réel, encore. Vivre c'est faire de son rêve un souvenir, et peut être aussi de ses souvenirs des rêves. Des rêves qui nous nourrissent. Une légende que l'on se crée. Ce soir, je songe à Sally. Je songe à elle parce que j'ai choisi de regarder un film qui, dans mon film à moi, me rattache à elle. Lost in translation. La dern

Un havre

 Je t'ai regardée. Nous parlions. Je te regarde toujours quand nous parlons. Je te vois trop rarement. Et c'est souvent un chavirement. Il n’y a plus de sexe. En tout cas, cela n'effleure plus de la même façon. Pourtant, je t’ai regardée, nos paroles se sont tues, et nos regards ont chaviré. Ou peut être ce n'était que le mien. Dans ces quelques secondes de silence j'aurais aimé t’étreindre. J’ai besoin de t’étreindre lorsque nous nous voyons. Je ressens le besoin de te serrer contre moi, de te toucher la main, de poser ma main sur ton épaule, de caresser ta joue. Mais lorsque je trouve le courage de le faire, j’ai peur d'être maladroit, j’ai peur que cela ne soit pas ce que tu souhaites. Alors ma main est fugace dans ce malaise qui me convainc que je ne suis pas à ma place. As tu remarqué cela ? J’aime ta façon de m’embrasser, ton bras m’enlace un peu, passe derrière mes épaules, je pose ma main sur le haut de ton bras, et je suis heureux de ce contact, quelque

CHAT_bit_TE

 Texte écrit et publié pour le thème de septembre 2023 du groupe Passion Écrire "première fois dans un sex-shop". --------------------- Je passe devant tous les jours. Matin et soir. Et je suis toujours songeuse. Je pourrais ne rien voir du paysage qui me conduit tous les matins à mon point B et me ramène tous les soirs à mon point A. Le niveau d’usage de mon tisseur de point m’indique d’ailleurs que, en moyenne, 70,82 % des utilisatrices choisissent d’activer la fonction tunnel visuel lors de leurs trajets publics. Je ne sais pas où cela les envoie. Cela doit dépendre de leur modèle et de la combinaison de leur profil. Le matin, le ratio monte à 78,67%, 78,6666672501 % précisément. 1h43mn16s de trajet à l’aller, au retour. Ce n’est pas si long. Certains doivent consacrer près du tiers de leur journée pour se rendre à leur bureau. Et puis j’ai de la chance, le labour que mon algorithme a déterminé pour moi est un labour qui me plait. J’ai cru comprendre que certaines générati